La faible utilisation des services des soins de santé prénatals et postnatals et leurs conséquences sanitaires dans la ville de Ndesha en République Démocratique du Congo
Kalemba Mwambazambi is Professor at Université de Kananga (UNIKAN) and Registrar (Secrétaire Général Académique) at Université Protestante au Coeur du Congo (UPCC) in Democratic Republic of Congo. He holds a PhD in Missiology from University of South Africa and Doctor of Health Sciences at Keiser University in Florida (US). He does research across the globe on transformational leadership, HIV and AIDS, Christian mission, African theologies, socio-political issues, peace, justice, and reconciliation.
Introduction
La recherche indique que la fréquence de décès maternels et infantiles enregistrés au cours des premiers jours suivants l’accouchement fait de ces jours de la période postnatale, la période idéale pour offrir des interventions aux nouveau-nées ainsi qu’à la femme/mère. L’OMS envisage un monde dans lequel chaque femme enceinte et chaque nouveau-né reçoit des soins de qualité tout au long de la grossesse, de l’accouchement et de la période postnatale (OMS 2017, septembre 26). Cependant, certaines politiques et programmes ont couturières sent dans une large mesure ignorer cette période critique, entravant ainsi les efforts déployés pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement en matière de survie maternelle et infantiles, les OMD 4 et 5. Il est nécessaire de promouvoir ces objectifs intégrant les soins postnatals pour les nouveau-nés et leurs mères, une stratégie réaliste de réduction du taux de mortalité et d’invalidité des mères et de leurs nouveau-nés (Ornella 2020). Parce que l’accès, la qualité et la couverture des services de santé sont relevant pour la santé maternelle et néonatale (OMS 2017). Aussi, après l'accouchement, des suivis avec des professionnels de la santé sont nécessaires pour s’assurer que la femme/mère récupère bien et la santé de l’enfant ou nouveau-né est bonne.
En effet, la recherche démontre que le plus haut taux de décès néonatal sont enregistrés en Afrique subsaharienne et particulièrement en République Démocratique du Congo, en Asie du sud et centrale, bien que certains pays d’Afrique comme l’Afrique du Sud, Rwanda, Sénégal, etc. eussent fait d’énormes progrès dans la réduction du taux de mortalité au cours de quinze dernières années. Les principales causes de cette mortalité néonatale sont les infections (28%), l’asphyxie (26%), les tétanos néonatal (23%) qui sont pourtant évitables (Jow, Simon, et Jelka 2015). En fait, les vies de près de 3 millions de bébés et de femmes/mères pourraient être sauvée chaque année avec une couverture de soins de qualité (OMS 2017). Evidemment, les éclampsies, les infections et les hémorragies constituent les principaux risques pour la femme pendant la période postnatale. Bien que ces pathologies soient plus fréquentes au cours de 24 premières heures, elles peuvent aussi se révéler plus tardivement à six jours (6), sept (7) et même le j60. Elles sont plus fréquentes chez les primipares, d’où l’importance des soins prénataux périodiques, parce ces soins aident à vivre une grossesse en santé, permet de prévenir et de déceler les problèmes de santé, donne l’occasion de poser des questions et de prendre des décisions pour les soins des femmes/mères, donne accès à des services offerts dans des centres de santé ou maternités. Aussi, d’un suivi approprié des femmes/mères après l’accouchement (Sabiri et al 2017).
En effet, la période après l’accouchement présente des risques importants pour la santé de mère et du nouveau-né. Elle est aussi la période où les femmes reçoivent moins d’attention de la part du personnel de santé que la période de la grossesse, et l’accouchement (Chen, Wu, Neelakantan, Chong, Pan, and van Dam, 2016). Raison pour laquelle, la présente recherche démontre et analyse les facteurs explicatifs de faible utilisation des services des soins de santé prénatals et postnatals dans la zone de santé de Ndesha, détermine le taux d’utilisation de service de consultation postnatal, présente les conséquences sanitaires due à la faible utilisation de des services des soins de santé prénatals et postnatals dans la zone de santé de Ndesha, ainsi que suggérer quelques pistes des solutions. Cependant, la méthode mixte et l’enquête sur terrain (guidée par un questionnaire d’enquête conçu à cet effet) ont été utilisées pour la présente recherche.
Présentation, Analyse et Interprétation des données
La faible utilisation des services des soins de santé prénatals et postnatals a comme conséquences les états morbides liés à l’accouchement, les complications post-partum, l’hémorragie obstétrical, stérilité secondaire, endométrite, mortalité maternelle et décès des enfants, etc. (Campbell & Graham, 2006). En effet, la consultation post-partum est un examen nécessaire et obligatoire qui se déroule dans les 6 heures après l’accouchement ainsi que 6 jours et 6 semaines qui suivent l’accouchement, pour prévenir les états morbides liés à l’accouchement et les complications du post-partum. Ce service à des nombreux avantages, mais la proportion des femmes qui font usage de ce service demeure relativement faible, surtout dans la zone de santé de Ndesha ou un taux élevé de rupture précoce à la visite médicale postnatale a été remarqué (Eric & Kayembe 2011, 848-849). Cependant, les résultats d’étude sur les facteurs explicatifs de la faible utilisation des services des soins et consultation postnatale dans la zone de santé de Ndesha sont présentées dans les tableaux ci-après :
Résultats et Suggestions
Après récolte des données, leurs compilations et analyse, la recherche considère que la majorité des participants avaient une tranche d’âge allant de 15-20 ans (40%) suivi des ceux âgées de 20-25 (30%), 25-30 (20%), 30-35 (8%) et de plus de 40 ans qui représente 2%. Ceci s’explique par le fait que la plupart des participants se sont marié très tôt, ces mariages précoces sont surtout observés dans le grand Kasaï et plus précisément à Kananga/Ndesha. Concernant la profession (tableau n°2) les résultats ont montré que 60% des enquêtées étaient des ménagères par rapport à 8% qui étaient couturières. Le niveau d’étude est un indicateur du statut matrimonial d’une population, par rapport au niveau d’étude des participants (tableau n°3) indique que le niveau secondaire avait une représentativité de 50% contre 6% de l’alphabétisation, le niveau primaire était aussi représenté à 34% et le niveau universitaire avait une représentation de 10%. Ceci s’explique par le fait que la plupart des participants se sont retirés du cursus universitaire par manque des moyens financiers pour continuer les études universitaires, aussi la priorité des études étaient accordée aux hommes qu’aux femmes. Evidemment, la poursuite des études supérieures ou universitaires dans le grand Kasaï est souvent réservée aux hommes, parce que la scolarité d’une femme/fille est inutile selon certaines cultures kasaïennes, la femme/fille a été créé pour le mariage et non pas pour des grandes études.
Selon le tableau no 4, la recherche indique que le statut matrimonial de la majorité des participants était marié et leur représentativité était de 70% contre 30% qui étaient célibataire. Ces résultats sont contraires à ceux obtenu par Gnodjom (2016) dont les mariés étaient représentés à 10.17% contre 46.30% de célibataire. Les résultats relatifs aux nombres des personnes par ménage (tableau n°5), les résultats ont démontré que les multipares ayant les enfants entre 4 et 6 avaient une majorité de 58% contre ceux qui avaient 6 et 10 enfants et leur représentativité était de 20%. Ces résultats sont contraires à ceux obtenus par Ornella (2020) qui avait montré que les multipares étaient représentés à 10% contre 40%. Ceci s’explique par le fait que dans le milieu sous analyse, la plupart des participants donnent beaucoup d’importance à la reproduction (naissance) et juge l’utilisation de contraceptive inutile.
Cependant, les résultats en rapport avec le lieu d’accouchement (tableau n°6) démontrent que 80% ont accouchés dans les structures de santé malgré la difficulté liée au manque de moyen de déplacement comme transport publique, tandis que 20% ont accouchés en route vers les centres de santé ou maternités. Selon les nombres des jours réaliser dans des centres de santé, le tableau n°7 a démontré que la majorité des participantes ou enquêtées, soit 70% avaient réalisé 1-2 jours dans les structures sanitaire tandis que 10% avaient réalisé 4-6 jours. Ceci se justifie par le fait que les femmes qui résident à courte distance de certains centres de santé quittent précocement la maternité car si elles restent au centre de santé ou maternité pendant plusieurs jours, elles peuvent pénaliser financièrement leurs familles étant donné que la majorité sont les actrices principales de leurs ménages. Toutefois, la recherche démontre que 80% des enquêtées avaient reçu l’information suffisante sur l’importance de la consultation prénatale et postnatale, mais 20% des participants n’avaient pas reçu l’information sur le service de consultation prénatale et postnatale. Raison pour laquelle, il est nécessaire de vulgariser différentes informations sur la nécessité et l’importance des services des soins de santé prénatals et postnatals. La conscientisation de la population est très importante pour éviter la faible utilisation des services des soins de santé prénatals et postnatals. Les personnels de santé sont appelés à sensibiliser les femmes sur ces services qui ont d’une grande importance dans le domaine de la santé publique.
Evidemment, l’analyse a démontré 38% des enquêtées connaissent l’importance de la consultation prénatale et postnatale contre 62% qui méconnaissent l’importance de ces services. Ceci s’explique par le fait que la sensibilisation de la population vis-à-vis de ces services est négligée et n’est pas suffisamment prise en charge par certains décideurs politiques et professionnels de santé. Aussi, la majorité des femmes sont généralement moins instruites ou éduquées. Cependant, à propos des conséquences négatives qui peuvent détruire et nuire la santé de la femme mère et enfants à cause de la faible utilisation des services des soins de santé et la consultation prénatale et postnatale, le tableau 12 a montré que 67% des enquêtées avaient la connaissance sur les conséquences dû à la faible utilisation des services de santé prénatal et postal, tandis que 33% n’avaient pas suffisamment la connaissance sur les conséquences. En effet, les résultats obtenus sont différents à ceux argue par Lusamba (2015) dans son étude sur les conséquences de la complication du poste partum, elle a obtenu 86.6% des enquêtées qui méconnaissent les conséquences et 13.3% des enquêtées qui avaient la connaissance sur les conséquences.
En rapport avec les facteurs de la faible utilisation de ces services, le tableau n°13 explique que 50% des enquêtées avaient justifié l’inexistence de ces services par manque d’information, mais 25% avaient affirmée l’existence de ces services. La recherche estime que les raisons de la faible utilisation des services des soins et consultation prénatale et postnatale était due aux déficits de communication ou information, le trajet trop long soit 86.3%, le manque de temps 72.7%, le manque de pouvoir de décision 66.3%, le délai d’attente trop long lors de la visite postnatale (36.5%), pour d’autres femmes, il s’agissait de difficultés financières (31.8%) des traditionnels (13.6%) ou le manque de volonté (9.1%). En effet, l’analyse indique que la faible utilisation de ces différents services des soins de santé demeure un problème majeur en République Démocratique du Congo et plus spécifiquement dans la zone de santé de Ndesha.
Pour faire face à ces différents défis, les décideurs politiques et autorités sanitaires sont appelés à repenser la politique sanitaire et disponibiliser les moyens conséquents en faveur de différents centres de santé ou maternités afin de promouvoir les services des soins de santé prénatal et postnatal. Les personnels de santé ou les agents de la santé publique sont appelés à sensibiliser et conscientiser la population sur la nécessité de ces services, promouvoir l’éducation à la sante ainsi que sa promotion. Les autorités sanitaires, les académiciens, les experts et élites, peuvent vulgariser et faire comprendre la population, la relevance de la consultation prénatale et postnatale, aussi réfléchir sur différentes stratégies nécessaires pour prévenir et protéger la population en générale, et en particulier les femmes mère et enfants en particuliers. Donc, les femmes/mère instruites ou intellectuelles peuvent s’approprier de ces services et adhérer aux activités relatives à l’utilisation significative de ces services pour sauver les vies humaines.
Conclusion
La recherche a démontré l’importance d’utiliser les services des soins de santé prénatals et postnatals, et la nécessité de promouvoir ces services. Elle souligne également l’importance de stimuler et motiver les autorités sanitaires, les académiciens, les élites, les femmes intellectuelles ainsi que les personnels de la santé à promouvoir l’éducation à la santé en vue de l’amélioration de la santé de la femme/mère et enfants. Parce qu’environ 350.000 femmes meurent chaque année dans le monde pendant l’accouchement et environ 8 millions d’enfants meurent avant l’âge de 5 ans, dont la majorité se trouve dans le pays sous-développés (Ornella 2020). La recherche indique, pour une femme vivant dans un pays sous-développé, le risque de mourir d’une cause liée à grossesse est d’environ 25 fois plus élevé par rapport à celle qui vit dans un pays développé. Pour faire face à ces différents défis, les décideurs politiques et autorités sanitaires sont appelés à repenser les systèmes et politique sanitaire, disponibiliser les moyens financiers et matériels adéquates au profit de différents centres de santé ou maternités afin de promouvoir les services des soins de santé prénatal et postnatal. Les agents de la santé publique sont appelés à sensibiliser et conscientiser la population sur la nécessité de ces services. Parce que ces services aident à vivre une grossesse en santé, permettent de prévenir et de déceler les problèmes de santé, donnent l’occasion de poser des questions et de prendre des décisions pour les soins des femmes/mères, donnent accès à des services offerts dans des centres de santé et maternités. Ils constituent de ce fait un cadre de suivi approprié des femmes/mères après l’accouchement (Sabiri et al 2017).
Références
Campbell, OMR., and Graham, WJ., 2006. The lancet maternal survival series steering group. strategies for reducing maternal mortality: Getting on with what works. Lancet, 368,1284–99.
Chen, LW., Wu, Y., Neelakantan, N., Chong, M.F., Pan, A., van Dam, RM. 2016. Maternal caffeine intake during pregnancy and risk of pregnancy loss: A categorical and doseresponse meta-analysis of prospective studies. Public Health Nutr 19(7), 1233–44.
Gnodjom, V. 2016. Sensibilisation par SMS et par dépliant sur l’utilisation de service de consultation post-natales, www.thelancet.Com/journal/Lancet/article/P//SO140-6736(05)71048-5 Consulté le 08 février 2020.
Jow, E., Simon, C., et Jelka, Z. 2015. 4 million néonatal deaths: When? Where? Why www.thelancet.com/journal/lancet consulté le 16 février 2020.
Lusamba, G, T. 2015. Etudes de conséquence de complication du post-partum. Kananga: Unikan,
Eric, M., and Kayembe, PK. 2011. Déterminants de la fréquentation tardive des services de soins prénatals dans les zones de santé de l’Equateur et du Katanga en République
Démocratique du Congo. Ann. Afr. Med., 4(4), 845.
OMS. 2016. Directives de l’OMS pour la santé maternelle et néonatale. New York: WHO.
OMS. 2017. Recommandations de l’OMS concernant les soins prénatals pour que la grossesse soit une expérience positive. Genève: OMS.
Ornella, E. 2020. Enquête sur le terrain. Kananga: TP Unikan.
Sabiri, B, et al. 2017. L’éclampsie du post-partum: Epidémiologie et pronostic. Journal de gynécologie obstétrique et biologie de la reproduction 36(3), 276-80.